Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1865, tome 1.djvu/160

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HAMLET.

C’est comme cela qu’il vous faut un mari. — Commence, meurtrier, commence ! Morbleu ! laisse là tes pitoyables grimaces — et allons ! Le corbeau croasse : vengeance !

LE MEURTRIER, sur le second théâtre.

Noires pensées, bras dispos, drogue prête, heure favorable.
L’occasion complice ; pas une créature qui regarde.
Mixture infecte, extraite de ronces arrachées à minuit,
Trois fois flétrie, trois fois empoisonnée par l’imprécation d’Hécate,
Que ta magique puissance, que tes propriétés terribles
Chassent immédiatement la santé et la vie.

Il sort.
HAMLET.

Il l’empoisonne pour lui prendre ses États.

LE ROI.

Des lumières ! Je vais au lit.

CORAMBIS.

Le roi se lève. Des lumières, holà !

Sortent le Roi et les Seigneurs.
HAMLET.

Quoi,’effrayé par des feux follets ! — Allons !

Que le daim blessé fuie et pleure,
Le cerf épargné folâtre,
Les uns doivent rire et les autres pleurer.
Ainsi va le monde.

HORATIO.

Le roi est ému, monseigneur.

HAMLET.

Oui, Horatio, je tiendrais sur la parole du fantôme — plus d’or qu’il n’y en a dans tout le Danemark.

Entrent Rossencraft et Gilderstone.
ROSSENCRAFT.

Eh bien ! monseigneur, comment vous trouvez-vous ?