Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1865, tome 1.djvu/171

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criant : Un rat ! un rat ! et, dans sa rage, — il a tué le bon vieillard.
LE ROI.

Ah ! sa folie ruinera notre empire. — Seigneurs, allez le trouver et cherchez le cadavre.

GILDERSTONE.

Nous y allons, monseigneur.

Sortent les Seigneurs.
LE ROI.

Gertrude, votre fils partira sur-le-champ pour l’Angleterre. — Les préparatifs de son embarquement sont déjà faits. — Nous avons envoyé par Rossencraft et Gilderstone — à notre frère d’Angleterre nos lettres de recommandation — pour le bien-être et le bonheur d’Hamlet. — Peut-être l’air et le climat de cette contrée — lui conviendront-ils mieux que le pays natal. — Justement, le voici.

Entrent Hamlet et les Seigneurs.
GILDERSTONE.

Monseigneur, nous ne pouvons par aucun moyen — savoir de lui où est le corps[1].

LE ROI.

Eh bien ! fils Hamlet, où est le corps du mort[2] ?

HAMLET.

À un souper, où il ne mange pas, — mais où il est mangé : une certaine société de vers politiques — est attablée autour de lui. — Père, le roi gras et le mendiant maigre — ne sont que des services différents, deux plats pour la même table. — Un homme peut pêcher avec

  1. Dans le second Hamlet, Guildenstern et Rosencrantz demandent à Hamlet où est le corps de Polonius, dans une scène à part, la scène xiii, qui ne se trouve pas ici.
  2. Voir la scène xiv du second Hamlet.