Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1865, tome 1.djvu/206

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HORATIO.

— Tout à fait ! Je suis labouré par la peur et par l’étonnement.

BERNARDO.

— Il voudrait qu’on lui parlât.

MARCELLUS.

Questionne-le, Horatio.

HORATIO.

— Qui es-tu, toi qui usurpes cette heure de la nuit — et cette forme noble et guerrière — sous laquelle la majesté ensevelie du Danemark — marchait naguère ? Je te somme au nom du ciel, parle.

MARCELLUS.

— Il est offensé.

BERNARDO.

Vois, il s’en va fièrement.

HORATIO.

— Arrête ; parle ! je te somme de parler ; parle !

Le Spectre sort.
MARCELLUS.

— Il est parti, et ne veut pas répondre.

BERNARDO.

— Eh bien, Horatio, vous tremblez et vous êtes tout pâle : — ceci n’est-il rien de plus que de l’imagination ? — Qu’en pensez-vous ?

HORATIO.

— Devant mon Dieu, je n’aurais pu le croire, — sans le témoignage sensible et évident — de mes propres yeux.

MARCELLUS.

Ne ressemble-t-il pas au roi ?

HORATIO.

— Comme tu te ressembles à toi-même. — C’était bien là l’armure qu’il portait, — quand il combattit l’ambi-