Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1865, tome 1.djvu/312

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

À part.

— Combien il est dangereux que cet homme soit libre ! — Pourtant ne le soumettons pas à la loi rigoureuse : — il est adoré de la multitude en délire, — qui aime, non par le jugement, mais par les yeux ; — et, dans ce cas-là, c’est le châtiment du criminel qu’elle pèse, — jamais le crime. Pour que tout se passe doucement et sans bruit, — il faut que cet embarquement soudain paraisse — une décision réfléchie. Aux maux désespérés — il faut des remèdes désespérés.

Entre Rosencrantz.

— Ou il n’en faut pas du tout. Eh bien ! que s’est-il passé ?

ROSENCRANTZ.

— Où le cadavre est déposé, monseigneur, — c’est ce que nous n’avons pu savoir de lui.

LE ROI.

Mais où est-il lui-même ?

ROSENCRANTZ.

— Ici près, monseigneur ; gardé, en attendant votre bon plaisir.

LE ROI.

— Amenez-le devant nous.

ROSENCRANTZ.

— Holà ! Guildenstem. Amenez monseigneur. —

Entrent Hamlet et Guildenstern.
LE ROI.

Eh bien ! Hamlet, où est Polonius ?

HAMLET.

À souper.

LE ROI.

À souper ! Où donc ?