Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1865, tome 1.djvu/314

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

LE ROI.

— Hamlet, dans l’intérêt de ta santé, — qui nous est aussi chère que nous est douloureux — ce que tu as fait ; ton action exige que tu partes d’ici — avec la rapidité de l’éclair. Va donc te préparer. — Le navire est prêt, et le vent vient à l’aide ; — tes compagnons t’attendent, et tout est disposé — pour ton voyage en Angleterre.

HAMLET.

En Angleterre ?

LE ROI.

Oui, Hamlet.

HAMLET.

C’est bien.

LE ROI.

— Tu parles comme si tu connaissais nos projets. —

HAMLET.

Je vois un chérubin qui les voit. Mais, allons, en Angleterre ! Adieu, chère mère !

LE ROI.

Et ton père qui t’aime, Hamlet ?

HAMLET.

Ma mère ! père et mère, c’est mari et femme : mari et femme, c’est même chair. Donc, ma mère ! en Angleterre, allons !

Il sort.
LE ROI, à Rosencrantz et à Guildenstern.

— Suivez-le pas à pas ; attirez-le vite à bord. — Pas de délai. Je le veux parti ce soir. — Allez ! j’ai expédié et scellé — tout ce qui se rapporte à l’affaire. Hâtez-vous, je vous prie.

Sortent Rosencrantz et Guildenstern.
LE ROI, seul.

— Et maintenant, frère d’Angleterre, si tu estimes mon amitié — autant que te le conseille ma grande