Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1865, tome 1.djvu/323

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la reine.

— Avec quelle joie ils jappent sur une piste menteuse ! — Oh ! vous faites fausse route, infidèles chiens danois.

le roi.

— Les portes sont enfoncées !

Bruit derrière le théâtre.
Entre Laertes, suivi d’une foule de Danois.
laertes.

— Où est ce roi ?… Messieurs, tenez-vous tous dehors.

les danois.

— Non, entrons.

laertes.

Je vous en prie, laissez-moi faire.

les danois.

— Oui ! oui !

Ils se retirent dehors.
laertes.

— Je vous remercie… Gardez la porte… Ô toi, roi vil, — rends-moi mon père.

la reine.

Du calme, mon bon Laertes !

laertes.

— Chaque goutte de sang qui se calme en moi me proclame bâtard, — crie à mon père : — Cocu ! et marque du mot : Prostituée ! — le front chaste et immaculé — de ma vertueuse mère.

le roi.

Par quel motif, Laertes, — ta rébellion prend-elle ces airs de géants ? — Lâchez-le, Gertrude ; ne craignez rien pour notre personne : — une telle divinité fait la haie autour d’un roi — que la trahison ne fait qu’entrevoir ses projets — et reste impuissante… Dis-moi, Laertes, — pourquoi tu es si furieux. Lâchez-le, Gertrude ; — parle, l’ami !