Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1865, tome 1.djvu/327

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Sa barbe était blanche comme neige,
Toute blonde était sa tête.
Il est parti ! il est parti !
Et nous perdons nos cris.
Dieu ait pitié de mon âme (29) !

Et de toutes les âmes chrétiennes ! Je prie Dieu. Dieu soit avec vous !

Sort Ophélia.
LAERTES.

Voyez-vous ceci, ô Dieu ?

LE ROI.

— Laertes, il faut que je m’associe à votre douleur ; — sinon, c’est un droit que vous me refusez. Retirons-nous un moment ; — faites choix de vos amis les plus sages ; ils nous entendront et jugeront entre vous et moi. — Si directement ou indirectement — ils nous trouvent compromis, nous vous abandonnerons — notre couronne, notre vie et tout ce que nous appelons nôtre, — en réparation. Sinon, — résignez-vous à nous accorder votre patience ; — et nous travaillerons d’accord avec votre ressentiment, — pour lui donner une juste satisfaction.

LAERTES.

Soit ! — L’étrange mort de mon père, ses mystérieuses funérailles, — où tout a manqué : trophée, panoplie, écusson au-dessus du corps, — rite nobiliaire, apparat de rigueur, — me crient comme une voix que le ciel ferait entendre à la terre, — que je dois faire une enquête.

LE ROI.

Faites-la, — et que la grande hache tombe là où est le crime ! — Venez avec moi, je vous prie.

Ils sortent.