Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1865, tome 1.djvu/342

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hypothèques, ses reconnaissances, ses amendes, ses doubles garanties, ses recouvrements. Est-ce donc pour lui l’amende de ses amendes et le recouvrement de ses recouvrements que d’avoir sa belle caboche pleine de belle boue ? Est-ce que toutes ses acquisitions, ses garanties, toutes doubles qu’elles sont, ne lui garantiront rien de plus qu’une place longue et large comme deux grimoires ? C’est à peine si ses seuls titres de propriété tiendraient dans ce coffre ; faut-il que le propriétaire lui-même n’en ait pas davantage ? Ha !
HORATIO.

Pas une ligne de plus, monseigneur.

HAMLET.

Est-ce que le parchemin n’est pas fait de peau de mouton ?

HORATIO.

Si, monseigneur, et de peau de veau aussi.

HAMLET.

Ce sont des moutons et des veaux, ceux qui recherchent une assurance sur un titre pareil… Je vais parler à ce garçon-là. Qui occupe cette fosse, drôle ?

PREMIER PAYSAN.

Moi, monsieur.

Hélas ! un trou à faire dans la boue,
C’est tout ce qu’il faut pour un tel hôte.

HAMLET.

Vraiment, je crois que tu l’occupes, en ce sens que tu es dedans.

PREMIER PAYSAN.

Vous êtes dehors, et aussi vous ne l’occupez pas ; pour ma part, je ne suis pas dedans, et cependant je l’occupe.

HAMLET.

Tu veux me mettre dedans en me disant que tu l’oc-