Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1865, tome 1.djvu/354

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HAMLET.

— Cela ne tardera pas. L’intérim est à moi ; — la vie d’un homme, ce n’est que le temps de dire un. — Pourtant je suis bien fâché, mon cher Horatio, — de m’être oublié vis-à-vis de Laertes. — Car dans ma propre cause, je vois — l’image de la sienne. Je tiens à son amitié : — mais, vraiment, la jactance de sa douleur avait exalté — ma rage jusqu’au vertige.

HORATIO.

Silence ! Qui vient là ? —

Entre Osric.
OSRIC, se découvrant.

Votre seigneurie est la bienvenue à son retour en Danemark.

HAMLET.

Je vous remercie humblement, monsieur.

À Horatio.

Connais-tu ce moucheron ?

HORATIO.

Non, mon bon seigneur.

HAMLET.

Tu n’en es que mieux en état de grâce ; car c’est un vice de le connaître. Il a beaucoup de terres, et de fertiles. Qu’un animal soit le seigneur d’autres animaux, lui, il aura toujours sa mangeoire à la table du roi. C’est un perroquet ; mais, comme je te le dis, vaste propriétaire de boue.

OSRIC.

Doux seigneur, si votre seigneurie en a le loisir, j’ai une communication à lui faire de la part de sa majesté.

HAMLET.

Je la recevrai, monsieur, avec tout empressement d’es-