Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1865, tome 1.djvu/362

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inexpérience, comme un astre dans la nuit la plus noire, votre talent — va ressortir avec éclat.
LAERTES.

Vous vous moquez de moi, monseigneur.

HAMLET.

Non, je le jure.

LE ROI.

— Donnez-leur les fleurets, jeune Osric. Cousin Hamlet, — vous connaissez la gageure ?

HAMLET.

Parfaitement, monseigneur. — Votre grâce a mis un enjeu excessif du côté le plus faible.

LE ROI.

Je n’en suis pas inquiet : je vous ai vus tous deux… — D’ailleurs, puisque Hamlet est avantagé, la chance est pour nous.

LAERTES, essayant un fleuret.

Celui-ci est trop lourd, voyons-en un autre.

HAMLET.

Celui-ci me va. Ces fleurets ont tous la même longueur ?

OSRIC.

Oui, mon bon seigneur.

Ils se mettent en garde.
LE ROI.

— Posez-moi les flacons de vin sur cette table : — si Hamlet porte la première ou la seconde botte, — ou s’il riposte à la troisième, — que les batteries fassent feu de toutes leurs pièces : — le roi boira à la santé d’Hamlet, — et jettera dans la coupe une perle — plus précieuse que celles que les quatre rois nos prédécesseurs — ont portées sur la couronne de Danemark. Donnez-moi les coupes. — Que les timbales disent aux trompettes, — les trompettes aux canons du dehors, — les canons aux cieux, les cieux