Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1865, tome 1.djvu/383

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xve siècle en ont fait mention plus d’une fois. Jean d’Anjou dit dans un rondeau :

Après une seule exceptée,
Je vous servirai cette année,
Ma douce Valentine gente.

Un autre poëte de la même époque, Resnonville, a dit :

Pour la coutume maintenir
Mon cœur a choisi demoiselle,
Cette sainte Valentine nouvelle.

La Saint-Valentin, aujourd’hui oubliée en France, continue d’être fêtée par les Anglais, qui n’ont plus, comme nous, les distractions du Carnaval.

Le matin du 14 février, la poste de la Grande-Bretagne n’est occupée qu’à porter les lettres d’amour anonymes envoyées par les jeunes filles aux jeunes gens et par les jeunes gens aux jeunes filles. Ces déclarations sont, en général, imprimées, ce qui leur ôte beaucoup de charme et les fait par trop ressembler à des compliments de mirliton. — Avouons que la méthode naïve du vieux temps était infiniment plus amusante.

(23) Dans le langage des fleurs, le romarin est le symbole du souvenir. Voilà pourquoi on le portait aux noces et aux funérailles.

(24) Le fenouil est le symbole de la flatterie. Steevens en cite comme preuve le couplet suivant :

Your fenelle did declare
(As simple men can showe)
That flattrie in my breast I bare,
Where friendship ought to grow.


Votre fenouil a déclaré
(Comme peuvent le démontrer les gens simples)
Que je porte la flatterie dans mon cœur,
Quand l’amitié devrait y croître.

(25) La colombine est la fleur du délaissement. Une vieille chanson anglaise dit :

The colombine in tawny often taken,
Is then ascribed to such as are forsaken.