Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1865, tome 2.djvu/123

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la nuit, — bercée dans ces fleurs par les danses et les délices : — c’est là que la couleuvre étend sa peau émaillée, — vêtement assez large pour couvrir une fée. — Alors je teindrai ses yeux avec le suc de cette fleur, — et je la remplirai d’odieuses fantaisies. — Prends aussi de ce suc, et cherche à travers le hallier. — Une charmante dame d’Athènes est amoureuse — d’un jeune dédaigneux : mouille les yeux de celui-ci, — mais veille à ce que le premier être qu’il apercevra — soit cette dame. Tu reconnaîtras l’homme — à son costume athénien. — Fais cela avec soin, de manière qu’il devienne — plus épris d’elle qu’elle n’est éprise de lui. — Et viens me rejoindre sans faute avant le premier chant du coq.
PUCK.

Soyez tranquille, monseigneur, votre serviteur obéira.

Ils sortent.

SCÈNE IV.
[Une autre partie du bois. Devant le chêne du duc.]
Titania arrive avec sa suite (9).
TITANIA.

Allons ! maintenant une ronde et une chanson féerique ! — Ensuite, allez-vous-en pendant le tiers d’une minute ; — les unes, tuer les vers dans les boutons de rose musquée, — les autres, guerroyer avec les chauve-souris pour avoir la peau de leurs ailes, — et en faire des cottes à mes petits sylphes, d’autres chasser — le hibou criard qui la nuit ne cesse de huer, effarouché — par nos ébats subtils. Maintenant, endormez-moi de vos