Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1865, tome 2.djvu/169

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si je parle, je passerai pour le plus faux des Athéniens. Je vais vous dire exactement tout ce qui est arrivé.
LECOING.

Nous t’écoutons, mon doux Bottom.

BOTTOM.

Pas un mot de moi. Tout ce que je vous dirai, c’est que le duc a dîné : mettez vite votre costume, de bons cordons à vos barbes, des rubans neufs à vos escarpins. Rendons-nous immédiatement au palais ; que chacun repasse son rôle ; car, pour tout dire en un mot, notre pièce est agréée. En tout cas, que Thisbé ait du linge propre, et que celui qui joue le lion ne rogne pas ses ongles, car ils doivent s’allonger comme des griffes de lion. Maintenant, mes très-chers acteurs, ne mangez ni oignon ni ail, car nous avons à dire de suaves paroles, et je veux que notre auditoire ait notre comédie en bonne odeur. Assez causé ; partons, partons !

Ils sortent.

SCÈNE VII.
[Athènes. Le palais de Thésée.]
Entrent Thésée, Hippolyte, Philostrate, Seigneurs, suite.
HIPPOLYTE.

— C’est bien étrange, mon Thésée, ce que racontent ces amants.

THÉSÉE.

— Plus étrange que vrai. Je ne pourrai jamais croire — à ces vieilles fables, à ces contes de fée. — Les amoureux et les fous ont des cerveaux bouillants, — des fantaisies visionnaires qui perçoivent — ce que la froide