Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1865, tome 2.djvu/241

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Au premier commandement,
À essuyer les assiettes, à laver les plats !
Ban ! Ban ! Ca ! Caliban
À un nouveau maître.
Que Prospero trouve un autre homme !
Liberté ! Gai ! Gai ! Liberté !
Liberté ! ô Gai ! Liberté !

STEPHANO.

Oh ! le brave monstre ! Marche en avant.

Ils sortent.

SCÈNE V.
[Devant la grotte de Prospero.]
Entre Ferdinand portant une bûche.
FERDINAND.

— Il y a des jeux fatigants, mais la fatigue — en rehausse le charme ; certains genres d’humiliations — peuvent noblement se subir ; et les plus pauvres moyens — mènent à des fins magnifiques. L’humble tâche que je remplis serait — pour moi aussi lourde qu’odieuse, si — la maîtresse, que je sers, ranimant ce qui est mortifié, — ne changeait mes peines en plaisirs. Oh ! elle est — dix fois plus charmante que son père n’est bourru ; — et il est la dureté même. Je dois transporter — des milliers de ces bûches et les mettre en pile, — d’après son ordre cruel. Ma douce maîtresse pleure, — quand elle me voit travailler, et dit que si vile besogne — n’eut jamais pareil exécuteur… Je m’oublie, — mais ces douces pensées rafraîchissent mes fatigues — et me rendent heureux de mon labeur.