Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1865, tome 2.djvu/265

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soudront, — sans laisser plus de vapeur à l’horizon que la fête immatérielle — qui vient de s’évanouir ! Nous sommes de l’étoffe — dont sont faits les rêves, et notre petite vie — est enveloppée dans un somme… Monsieur, je suis contrarié… — Passez-moi cette faiblesse… Mon vieux cerveau est troublé… — Ne soyez pas en peine de mon infirmité… — Retirez-vous, s’il vous plaît, dans ma grotte, — et reposez-vous là. Je vais faire un tour ou deux — pour calmer mon âme agitée.
FERDINAND ET MIRANDA.

Nous vous souhaitons le repos.

PROSPERO, à Ariel.

— Viens avec la pensée.

À Ferdinand et à Miranda.

Merci.

Miranda et Ferdinand sortent.

Ariel, viens.

ARIEL.

— Je m’attache à tes pensées : quel est ton bon plaisir ?

PROSPERO.

Esprit, — préparons-nous à faire face à Caliban.

ARIEL.

— Oui, mon maître : quand j’introduisais Cérès, — j’ai pensé à t’en parler. Mais j’ai eu peur — de te fâcher.

PROSPERO.

Répète-moi où tu as laissé ces drôles.

ARIEL.

— Je vous l’ai dit, seigneur, ils étaient ivres-rouges : — si pleins de valeur qu’ils frappaient l’air — coupable de leur respirer à la face, et battaient la terre — coupable de leur baiser les pieds ; du reste, toujours occupés — de leur projet. Alors j’ai battu mon tambourin. — À ce bruit, tels que des poulains indomptés, ils ont dressé l’oreille, — haussé les paupières et levé le nez, — comme s’ils flai-