Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1865, tome 2.djvu/278

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le genre humain est beau ! Oh ! le splendide nouveau monde — qui contient un tel peuple !
PROSPERO.

Il est nouveau pour toi.

ALONSO, à Ferdinand.

— Quelle est cette fille avec qui tu jouais ? — Vos plus vieilles relations n’ont pas trois heures de date. — Serait-elle la déesse qui nous a séparés, — et puis nous a réunis ?

FERDINAND.

Seigneur, c’est une mortelle, — mais, de par l’immortelle Providence, elle est à moi. — Je l’ai choisie, quand je ne pouvais consulter — mon père, croyant l’avoir perdu… Elle — est fille de ce fameux duc de Milan, — dont j’avais si souvent entendu parler, — mais que je n’avais pas vu jusqu’ici. C’est de lui que j’ai — reçu une seconde vie, et cette dame me — donne en lui un second père.

ALONSO.

Elle m’a pour père aussi. — Oh ! combien cela sonne étrangement, que je sois — obligé de demander pardon à mon enfant !

PROSPERO.

Arrêtez, seigneur, — ne chargeons pas nos souvenirs — du poids du passé.

GONZALO.

Je pleurais intérieurement, — sans quoi j’aurais déjà parlé. Abaissez vos regards, ô dieux, — et faites descendre sur ce couple une couronne bénie ! — Car c’est vous qui avez tracé le chemin — qui nous a menés ici.

ALONSO.

Je dis amen, Gonzalo.

GONZALO.

— Milan a donc été chassé de Milan pour que sa lignée — régnât sur Naples ? Oh ! réjouissez-vous — d’une joie