Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1866, tome 3.djvu/109

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MACBETH.

Ç’a été une rude nuit.

LENOX.

— Ma jeune mémoire ne m’en rappelle pas — une pareille.

Rentre Macduff.
MACDUFF.

— Ô horreur ! horreur ! horreur ! Il n’est ni langue ni cœur — qui puisse te concevoir ou te nommer !

MACBETH ET LENOX.

Qu’y-a-t-il ?

MACDUFF.

— Le chaos vient de faire son chef-d’œuvre. — Le meurtre le plus sacrilége a ouvert par effraction — le temple sacré du Seigneur et en a volé — la vie qui l’animait.

MACBETH.

Que dites-vous ? la vie ?

LENOX.

— Voulez-vous parler de sa majesté ?

MACDUFF.

— Entrez dans la chambre et aveuglez-vous — devant une nouvelle Gorgone… Ne me dites pas de parler ; — voyez, et alors parlez vous-mêmes.

Sortent Macbeth et Lenox.

Éveillez-vous ! Éveillez-vous ! — Sonnez la cloche d’alarme… Au meurtre ! trahison ! — Banquo ! Donalbain ! Malcolm ! éveillez-vous ! — Secouez sur le duvet ce sommeil, contrefaçon de la mort, — et regardez la mort elle-même… Debout, debout, et voyez — l’image du jugement dernier… Malcolm ! Banquo ! — levez-vous comme de vos tombeaux et avancez comme des spectres — pour être à l’avenant de cette horreur !… Sonnez la cloche.

La cloche sonne.