Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1866, tome 3.djvu/143

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— pourquoi me montrez-vous cela ?… Un quatrième ?… Écartez-vous, mes yeux ! — Quoi ! cette ligne se prolongera-t-elle jusqu’aux craquements de la fin du monde ? — Un autre encore !… Un septième !… Je n’en veux plus voir. — Et pourtant le huitième apparaît, tenant un miroir — qui m’en montré une foule d’autres, et j’en vois — qui portent un double globe et un triple sceptre ! — Horrible vision ! À présent, je le vois, c’est la vérité ; — car voici Banquo, tout barbouillé de sang, qui sourit — et me montre ses enfants dans ces rois… Quoi ! en serait-il ainsi ?
PREMIÈRE SORCIÈRE.

— Oui, seigneur, tout cela est exact… — Mais pourquoi Macbeth reste-t-il ainsi stupéfait ? — Allons, mes sœurs, relevons ses esprits, — en lui montrant le meilleur de nos divertissements. — Je vais charmer l’air pour en tirer des sons, — tandis que vous exécuterez votre antique ronde. — Puisse alors ce grand roi reconnaître — que nous avons dignement fêté sa venue !

Musique. Les sorcières dansent et s’évanouissent.
MACBETH.

— Où sont-elles ? parties !… Que cette heure funeste — reste à jamais maudite dans le calendrier !… — Entrez, vous qui êtes là, dehors.

Entre Lenox.
LENOX.

Quel est le désir de votre grâce ?

MACBETH.

— Avez-vous vu les sœurs fatidiques ?

LENOX.

Non, monseigneur.