Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1866, tome 3.djvu/159

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MALCOLM.

— Que ceci soit la pierre où votre épée s’aiguise ! Que la douleur — se change en colère ; n’émoussez pas votre cœur, enragez-le !

MACDUFF.

— Oh ! moi ! me borner à jouer la femme par les yeux — et le bravache par la langue !… Non ! Ciel clément, — coupe court à tout délai ; mets-moi — face à face avec ce démon de l’Écosse, — place-le à la portée de mon épée, et, s’il m’échappe, — ô ciel, pardonne-lui aussi !

MALCOLM.

Voilà de virils accents. — Allons, rendons-nous près du roi ; nos forces sont prêtes ; — il ne nous manque plus que les adieux. Macbeth — est mûr pour la secousse fatale, et les puissances d’en haut — font mouvoir leurs instruments. Acceptez tout ce qui peut vous consoler. — Elle est longue la nuit qui ne trouve jamais le jour ! —

Ils sortent.

SCÈNE XIX.
[Dunsinane. Une salle dans le château.]
Entrent un médecin et une dame de service.
LE MÉDECIN.

J’ai veillé deux nuits avec vous ; mais je ne puis rien apercevoir qui confirme votre rapport. Quand s’est-elle ainsi promenée dernièrement ?

LA DAME DE SERVICE.

Depuis que sa majesté est entrée en campagne. Je l’ai vue se lever de son lit, jeter sur elle sa robe de nuit, ouvrir son cabinet, prendre du papier, le plier, écrire