Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1866, tome 3.djvu/193

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

turé, l’Anglais Jean : — embrasse-le donc, aime-le et fais-lui fête.

ARTHUR, à l’archiduc.

— Dieu vous pardonnera la mort de Cœur de Lion, — d’autant mieux que vous donnez la vie à ses descendants,. — en ombrageant leurs droits sous vos ailes de guerre. — Je vous offre la bienvenue avec une main impuissante, — mais avec un cœur plein d’un amour sans tache. — Soyez le bienvenu devant les portes d’Angers, duc.

LOUIS, à Arthur.

— Noble enfant ! qui ne voudrait soutenir tes droits ?

L’ARCHIDUC, embrassant Arthur.

— Par ce baiser fervent que je dépose sur ta joue, — je scelle l’engagement qu’a pris mon affection — de ne pas rentrer dans mes États, — avant qu’Angers, et tout ce qui t’appartient en France, — avant que ce rivage à la face blanche et pâle, — qui du pied repousse les marées rugissantes de l’Océan — et tient ses insulaires à l’écart des autres pays, — avant que l’Angleterre, ce champ dont la mer est la haie, — ce boulevard muré d’eau, abrité — et sauvegardé à jamais contre les projets de l’étranger, — avant que ce coin extrême de l’Occident — ne t’ait salué pour son roi ! Jusque-là, bel enfant, — je ne penserai pas à mes foyers, et je ne quitterai pas les armes.

CONSTANCE, à l’archiduc.

— Oh ! acceptez les remercîments de sa mère, des remercîments de veuve, — jusqu’au jour où votre bras fort aura réussi à lui donner la force — de s’acquitter mieux envers votre dévouement.

L’ARCHIDUC.

— La paix du ciel appartient à ceux qui lèvent leurs épées — pour une guerre si juste et si charitable.