— Frère de Glocester, vous vous méprenez sur les faits. — C’est de son propre mouvement, — sans être provoqué par aucune sollicitation, — que le roi, préoccupé sans doute de cette haine intime — que vous témoignez, dans votre conduite extérieure, — contre mes enfants, contre mes frères et contre moi-même, — s’est décidé à vous mander, afin de pénétrer — le fond de votre mauvais vouloir et de le dissiper.
— Je ne puis rien dire. Le monde est si dégénéré, — que des roitelets viennent piller là où l’aigle n’oserait percher ! — Depuis que tous les Jeannots sont devenus gentilshommes, — bien des gentilshommes sont devenus des Jeannots.
— Allons ! allons ! nous savons ce que vous voulez dire, frère Glocester. — Vous enviez mon élévation et celle de mes parents. — Dieu veuille que nous n’ayons jamais besoin de vous !
— En attendant, Dieu veut que nous ayons besoin de vous. — C’est par vos manœuvres que mon frère est emprisonné, — moi disgracié, et toute la noblesse — tenue en mépris, tandis qu’on fait chaque jour — de grandes promotions pour anoblir ceux — qui, il y a deux jours, valaient à peine un noble !
— Par Celui qui du tranquille bonheur dont je jouissais — m’a élevée à ces grandeurs soucieuses, je jure — que je n’ai jamais excité sa majesté — contre le duc de Clarence, et que j’ai au contraire — plaidé sa cause en