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TROYLUS ET CRESSIDA.

PATROCLE.

Bon débarras !

ACHILLE, à Ajax.

— Eh bien, seigneur, une proclamation fait savoir à toute l’armée — que demain matin, à la cinquième heure du soleil, — Hector doit venir, au son de la trompette, entre notre camp et Troie, — défier au combat tout chevalier — qui a du cœur et qui osera — soutenir… je ne sais quoi, une bêtise… Adieu.

AJAX.

— Adieu. Qui donc lui répondra ?

ACHILLE.

— Je ne sais pas. On tire au sort. Autrement, — il connaîtrait son homme.

AJAX.

— Oh ! c’est vous que vous voulez dire… Je vais en apprendre davantage.

Ils sortent.

SCÈNE V.
[Dans le palais d’Ilion]
Entrent Priam, Hector, Troylus, Pâris et Hélénus.
PRIAM.

— Après tant d’heures, d’existences et de paroles perdues, — voici ce que Nestor nous redit de la part des Grecs : — « Rendez Hélène, et tous nos sacrifices — d’honneur, de temps, de voyages, de dépenses, — de blessés et d’amis, tout ce que, dans son ardente digestion, — nous a dévoré de précieux le cormoran de la guerre, — tout sera mis en oubli. » Hector, que dites-vous à cela ?