Cette page a été validée par deux contributeurs.
167
SCÈNE XIV.
prenez vaut mieux que celui que vous donnez ; — donc, pas de baiser.
MÉNÉLAS.
— Je vous donnerai du surplus, je vous donnerai trois baisers pour un.
CRESSIDA.
— Vous ne ferez jamais qu’un appoint. Je veux recevoir mon compte ou rien.
MÉNÉLAS.
— Je ne fais qu’un appoint, dites-vous ? Tout homme ne fait qu’un appoint.
CRESSIDA.
— Non, Pâris a fait mieux qu’un appoint ; car, vous savez, — c’est lui qui a réglé tout votre compte.
MÉNÉLAS.
— Vous me donnez des chiquenaudes sur le front.
CRESSIDA.
Non, je vous jure.
ULYSSE.
— La partie ne serait pas égale. Votre ongle contre ses cornes !… — Puis-je, charmante dame, vous demander un baiser ?
CRESSIDA.
— Vous le pouvez.
ULYSSE.
Je l’implore.
CRESSIDA.
Eh bien, demandez toujours.
ULYSSE.
— Eh bien, pour l’amour de Vénus, donnez-moi un baiser, — quand Hélène sera redevenue vierge et femme de Ménélas.
CRESSIDA.
— Je suis votre débitrice ; réclamez la chose quand elle sera due.