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SCÈNE XIV.
prenez vaut mieux que celui que vous donnez ; — donc, pas de baiser.
MÉNÉLAS.

— Je vous donnerai du surplus, je vous donnerai trois baisers pour un.

CRESSIDA.

— Vous ne ferez jamais qu’un appoint. Je veux recevoir mon compte ou rien.

MÉNÉLAS.

— Je ne fais qu’un appoint, dites-vous ? Tout homme ne fait qu’un appoint.

CRESSIDA.

— Non, Pâris a fait mieux qu’un appoint ; car, vous savez, — c’est lui qui a réglé tout votre compte.

MÉNÉLAS.

— Vous me donnez des chiquenaudes sur le front.

CRESSIDA.

Non, je vous jure.

ULYSSE.

— La partie ne serait pas égale. Votre ongle contre ses cornes !… — Puis-je, charmante dame, vous demander un baiser ?

CRESSIDA.

— Vous le pouvez.

ULYSSE.

Je l’implore.

CRESSIDA.

Eh bien, demandez toujours.

ULYSSE.

— Eh bien, pour l’amour de Vénus, donnez-moi un baiser, — quand Hélène sera redevenue vierge et femme de Ménélas.

CRESSIDA.

— Je suis votre débitrice ; réclamez la chose quand elle sera due.