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SCÈNE XVII.

TROYLUS.

— Bien souvent, quand les Grecs vaincus tombent — rien qu’au sifflement et au vent de votre épée nue, — vous leur dites de se relever et de vivre.

HECTOR.

— Oh ! c’est le franc jeu.

TROYLUS.

Par le ciel, Hector, c’est un jeu de dupe !

HECTOR.

— Comment ? Comment ?

TROYLUS.

Au nom de tous les dieux, — laissons avec nos mères l’ermite Pitié. Et, quand nous avons nos armures bien bouclées, — que la vengeance venimeuse chevauche sur nos épées, — qu’elle les éperonne à l’œuvre implacable, et les garde de la clémence !

HECTOR.

— Fi ! sauvage ! fi !

TROYLUS.

Hector, c’est là la guerre.

HECTOR.

— Je souhaite que vous ne vous battiez pas aujourd’hui, Troylus.

TROYLUS.

— Qui donc me retiendrait ? — Ni la destinée, ni l’obéissance, ni le bras de Mars — me faisant avec un glaive de flamme signe de me retirer, — ni Priam, ni Hécube à genoux, — les yeux tout rouges de larmes, — ni vous, mon frère avec votre bonne épée tirée — pour me fermer le passage, vous n’arrêteriez pas ma marche — si ce n’est par ma mort.

Cassandre revient avec Priam.
CASSANDRE.

— Mets la main sur lui, Priam, tiens-le bien. — Il est