Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1868, tome 4.djvu/203

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
199
SCÈNE XVII.
Regarde, comme tes yeux deviennent blancs ! — Regarde, comme tes blessures saignent par mille issues ! — Écoute, comme Troie rugit ! comme Hécube sanglotte ! — comme la pauvre Andromaque crie sa douleur ! — Vois ! la destruction, la frénésie et la stupeur — s’abordent comme des grotesques idiots, — en s’exclamant toutes : Hector ! Hector ! Hector est mort ! Oh ! Hector !
TROYLUS.

Va-t’en ! Va-t’en !

CASSANDRE.

— Adieu… Non, doucement… Hector, je prends congé de toi ; — tu trompes Troie entière, en te trompant toi-même.

Elle sort.
HECTOR, à Priam.

— Mon suzerain, vous êtes stupéfait de ces exclamations. — Rentrez et rassurez la ville ; nous, nous allons combattre, — et faire des actes dignes d’éloge pour vous les raconter ce soir.

PRIAM.

— Adieu ! que les dieux t’entourent de leur protection !

Priam sort d’un côté, Hector d’un autre. Fanfare.
TROYLUS.

— Les voilà à l’œuvre ; écoutons… Ah ! fier Diomède, crois-le bien, — ou je perdrai mon bras ou je regagnerai — ma manche.

Au moment où Troylus s’en va d’un côté, Pandarus entre de l’autre.
PANDARUS.

Entendez-vous, monseigneur ? entendez-vous ?

TROYLUS.

Qu’est-ce donc ?