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SCÈNE XIX.
roues. — Ne frappez pas un seul coup, mais tenez-vous en haleine ; — et, quand j’aurai trouvé le sanguinaire Hector, — cernez-le partout avec vos armes, — et assénez sur lui vos plus terribles coups… — Suivez-moi, mes maîtres, et ayez l’œil sur tous mes mouvements… — Il est décrété qu’Hector le Grand doit mourir. —
Ils s’éloignent.
Arrivent en combattant Ménélas et Paris. Thersite vient derrière eux.
THERSITE.

Le cocu et le cocufieur sont aux prises. Allons, taureau ! allons, dogue ! mords-le, Paris, mords-le !… À ton tour, mon double chapon !… Mords-le, Pâris ! Le taureau gagne… Gare les cornes, holà !

Pâris et Ménélas se retirent.
Arrive Margarélon.
MARGARÉLON.

Tourne-toi, maraud, et combats.

THERSITE.

Qui es-tu ?

MARGARÉLON.

Un fils bâtard de Priam.

THERSITE.

Et moi aussi, je suis bâtard. J’aime les bâtards ; je suis bâtard par la naissance, bâtard par l’instruction, bâtard par les idées, bâtard par la valeur, illégitime en tout ! Les ours ne se mordent pas entre eux, et pourquoi les bâtards le feraient-ils ? Prenez garde, une querelle serait néfaste pour nous. C’est tenter la damnation que de se battre pour une putain, quand on est fils de putain. Adieu, bâtard !

MARGARÉLON.

Que le diable t’emporte, couard !

Ils sortent.