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SCÈNE XX.

UN MYRMIDON.

— Les trompettes troyennes la sonnent aussi, monseigneur.

ACHILLE.

— La nuit étend sur la terre son aile de dragon, — et, comme juge du camp, sépare les deux armées. — Mon épée, n’ayant soupe qu’à demi, voulait se rassasier ; — mais, charmée de ce friand morceau, la voici qui va au lit.

Il remet son épée au fourreau.
— Allons, attachez ce corps à la queue de mon cheval, — que je traîne ce Troyen le long du champ de bataille !
Ils s’en vont.
Le tambour bat. Arrivent Agamemnon, Ajax, Ménélas, Nestor, Diomède, et d’autres Grecs. Clameurs au loin.
AGAMEMNON.

— Écoutez ! écoutez ! Quelles sont ces clameurs ?

NESTOR.

Paix, tambours !

CRIS AU LOIN.

Achille ! — Achille ! Hector est tué ! Achille !

DIOMÈDE.

— Le bruit dit qu’Hector est tué, et par Achille.

AJAX.

— Si cela est, ne nous en vantons pas. — Le grand Hector le valait bien.

AGAMEMNON.

— Marchons avec ordre. Qu’on aille prier — Achille de venir nous voir dans notre tente. — Si les dieux nous ont favorisés par une telle mort, — la grande Troie est à nous, et nos rudes guerres sont finies.

Ils sortent.