Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1868, tome 4.djvu/308

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
304
BEAUCOUP DE BRUIT POUR RIEN.

CONRAD.

Je suis un gentilhomme, monsieur, et mon nom est Conrad.

DOGBERRY.

Écrivez monsieur le gentilhomme Conrad… Servez-vous Dieu, mes maîtres ?

CONRAD ET BORACHIO.

Oui, monsieur, nous l’espérons bien.

DOGBERRY.

Écrivez qu’ils espèrent bien servir Dieu, et écrivez Dieu d’abord : car à Dieu ne plaise que Dieu ne passe pas avant de pareils coquins !… Mes maîtres, il est déjà prouvé que vous êtes, à peu de chose près, de faux fripons ; et bientôt on sera sur le point de le croire. Qu’avez-vous à répondre pour vous-mêmes ?

CONRAD.

Pardieu, monsieur, que nous n’en sommes pas.

DOGBERRY.

Voilà un gaillard merveilleusement malin, je vous assure ; mais je vais m’occuper de lui tout à l’heure.

À Borachio.

Venez ici, drôle : un mot dans votre oreille, Monsieur : je vous dis qu’on croit que vous êtes de faux coquins.

BORACHIO.

Monsieur, je vous dis que nous n’en sommes pas.

DOGBERRY.

C’est bien, rangez-vous… Devant Dieu, voilà deux imposteurs.

Au Sacristain.

Avez-vous écrit que ce n’en sont pas.

LE SACRISTAIN.

Maître constable, vous ne suivez pas la bonne voie