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BEAUCOUP DE BRUIT POUR RIEN.
calomnier madame Héro ; comment, amenés dans le jardin, vous m’avez vu courtiser Marguerite que vous preniez pour Héro, et comment, vous, comte, vous avez flétri celle que vous deviez épouser. Ils ont fait de mon crime un procès-verbal que je signerais de ma mort, plutôt que de le répéter à ma honte. Cette dame est morte de la fausse accusation faite par mon maître et par moi : je ne demande rien que la récompense d’un scélérat.
DON PEDRO, à Claudio.

— Est-ce que ces paroles ne traversent pas vos veines comme de l’acier ?

CLAUDIO.

— J’ai bu du poison à chaque mot qu’il a dit.

DON PEDRO, à Borachio.

— Mais est-ce bien mon frère qui t’a poussé à ceci ?

BORACHIO.

— Oui, et il m’a payé richement pour l’exécution.

DON PEDRO.

— C’est la trahison incarnée : et il a fui après ce crime !

CLAUDIO.

— Douce Héro ! voici que ton image m’apparaît — sous les traits exquis de celle que j’ai commencé par aimer.

DOGBERRY.

Allons ! emmenez les plaintifs… En ce moment, le sacristain doit avoir réformé le signor Léonato de cette affaire.

Aux watchmen.

Ah çà ! messieurs, n’oubliez pas de spécifier en temps et lieu que je suis un âne.

VERGÈS.

Voici, voici monsieur le signor Léonato qui vient avec le sacristain.