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SCÈNE II.
je veux dire sois décent, capitaine, — car le taureau, la génisse et le veau, — sont naturellement cornus…
Observant Polixène et Hermione.

Toujours à faire des gammes — sur sa main !…

À Mamilius.

Eh bien, veau effronté ! — est-tu mon veau ?

MAMILIUS.

Oui, monseigneur, si vous voulez.

LÈONTE.

— Il te manque une tête accidentée et des rainures comme j’en ai — pour me ressembler tout à fait ; pourtant on dit — que nous nous ressemblons comme deux œufs ; les femmes disent ça — pour dire quelque chose. Mais elles auraient beau être fausses — comme du noir de teinture, comme le vent, comme l’eau, fausses — comme les dés que souhaite l’homme qui n’établit pas — de limites entre le tien et le mien ; elles n’auraient pas moins raison — de dire que cet enfant me ressemble… Allons ! seigneur page, — regardez-moi avec votre œil céleste… — Doux coquin ! — Mon chéri ! Mon poupon ! Est-ce que ta maman pourrait… Serait-ce possible… — Imagination ! tes visions poignardent l’homme au cœur ; — tu rends possibles les choses tenues pour impossibles, — tu communiques avec les songes… Comment cela peut-il être ? — tu collabores avec le fantastique, — et tu t’associes le néant ! Mais il se peut aussi — que tu sois d’accord avec la réalité ; tu l’es en ce moment, — et je le sens d’une manière irréfragable, — au trouble de mon cerveau, — et au durcissement de mon front.

POLIXÈNE.

Qu’a donc le roi de Sicile ?

HERMIONE.

— Il a l’air un peu agité.