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SCÈNE II.
il guérit en moi — les idées noires qui épaissiraient mon sang.
LÉONTE, montrant Mamilius.

Cet écuyer a — le même office auprès de moi… Nous allons nous promener tous les deux, — et vous laisser, monseigneur, suivre une marche plus grave… Hermione, — montre combien tu nous aimes dans ton hospitalité pour notre frère. — Que ce qu’il y a de plus cher en Sicile soit pour lui bon marché. — Après vous et mon jeune corsaire, il est — l’héritier présomptif de mon cœur.

HERMIONE.

Si vous voulez nous rejoindre, — nous sommes à vos ordres dans le jardin : devons-nous vous y attendre ?

LÉONTE.

— Dirigez-vous à votre guise ; on vous retrouvera, — pourvu que vous restiez sous le ciel…

À part.

Je suis en train de pêcher, — bien que vous ne voyiez pas comment je jette ma ligne. — Allez ! allez !

Observant Polixène.

Comme elle lui tend la patte, le bec ! — Comme elle s’arme de toutes les licences d’une femme — envers un mari indulgent !

Polixène, Hermione et leur suite s’en vont.

Déjà parti ! — Dans le bourbier jusqu’au genou ! Cornard par-dessus les oreilles !…

À Mamilius.

— Va, joue, mon garçon, joue ; ta mère joue, et moi, — je joue aussi, mais un rôle si déshonorant que le dénoûment — m’enterrera sous les sifflets ; le mépris et les huées — seront mon glas funèbre… Va, joue, mon garçon, joue… Il y a eu, — ou je suis bien trompé, des cocus avant aujourd’hui ; — et il est plus d’un homme,