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LE CONTE D’HIVER.

Que mes gars peuvent donner à leurs belles ;
Épingles, et fers à papillotes,
Tout ce qu’il faut aux filles des pieds à la tête !
Venez, achetez-moi, venez : venez acheter, venez !
Achetez, damoiseaux, ou ces demoiselles vont pleurer.
Venez, achetez-moi, etc. !

LE CLOWN, à Autolycus.

Si je n’étais pas amoureux de Mopsa, tu n’aurais pas d’argent de moi ; mais captivé comme je le suis, je veux asservir à ses charmes quelques rubans et quelques paires de gants.

MOPSA.

Ils m’avaient été promis pour la veille de la fête ; mais ils n’arrivent pas trop tard à présent.

DORCAS, à Mopsa.

Il vous avait promis quelque chose de plus, où il y a des menteurs.

MOPSA, à Dorcas.

Vous, il vous a donné tout ce qu’il vous avait promis ; il se peut même qu’il vous ait donné, par-dessus le marché, ce que vous auriez honte de lui rendre.

LE CLOWN.

N’y a-t-il donc plus de mœurs parmi les filles ? Vont-elles porter leurs jupes là où elles doivent porter leurs têtes ? N’avez-vous pas, à l’heure d’aller traire, au moment d’aller au lit ou au four à drèche, le temps d’éventer tous ces secrets-là ; faut-il que vous jacassiez devant tous nos hôtes ? C’est heureux qu’ils soient eux-mêmes en train de se parler bas. Assourdissez vos cris, et plus un mot.

MOPSA.

J’ai fini. Allons, vous m’avez promis un beau galon et une paire de gants parfumés.