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SCÈNE XI.

LE BERGER.

Assez ! nous n’en voulons pas ; il y a déjà eu ici trop de pauvres farces… Je sais, monsieur, que nous vous fatiguons.

POLIXÈNE.

Vous ne fatiguez que ceux qui nous amusent : je vous en prie, faites-nous voir ces quatre trios de pâtres.

LE VALET.

L’un des trios, à les en croire, monsieur, a dansé devant le roi ; et le plus mauvais d’entre eux ne saute pas moins de douze pieds et demi, mesure royale.

LE BERGER.

Laissez là votre babil ; puisque cela plaît à ces messieurs, faites-les entrer ; mais vite, maintenant !

LE VALET.

Eh ! ils attendent à la porte, monsieur.

Il sort, puis rentre suivi de douze villageois, déguisés en satyres ; ceux-ci dansent, puis se retirent (28).
POLIXÈNE, au berger.

— Oh ! bon père, vous en saurez davantage bientôt…

À part.

La chose n’est-elle pas déjà allée trop loin ? Il est temps de les séparer… — Il est candide et il en dit trop.

Haut à Florizel qui passe.

Eh bien, beau berger ? — Votre cœur est plein de quelque chose qui distrait — votre pensée de la fête. Ma foi, quand j’étais jeune — et que je donnais comme vous le bras à ma mie, j’avais l’habitude — de l’accabler de babioles : j’aurais pillé — tout le trésor soyeux du colporteur, et je l’aurais versé — à ses pieds ; vous l’avez laissé partir, — sans faire avec lui aucun marché. Si votre belle — interprétait à mal cet oubli et vous le re-