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LE CONTE D’HIVER.
fait une Hermione si semblable à Hermione qu’on voudrait, dit-on, lui parler, et rester à attendre la réponse. C’est là qu’ils sont allés, tous affamés d’amour, et qu’ils veulent souper.
DEUXIÈME GENTILHOMME.

Je soupçonnais bien que Pauline avait là quelque affaire importante ; car, depuis la mort d’Hermione, elle n’a pas manqué, deux ou trois fois par jour, de visiter secrètement cette demeure isolée. Voulez-vous que nous y allions, et que nous joignions notre compagnie à la fête ?

PREMIER GENTILHOMME.

Qui donc voudrait ne pas être là, ayant le privilége d’y être admis ? À chaque coup d’œil naîtra quelque nouvelle merveille. Notre absence ferait grand tort à notre connaissance. Partons.

Les gentilshommes s’en vont.
AUTOLYCUS.

C’est à présent, si je n’avais pas sur moi l’éclaboussure de ma première existence, que les honneurs pleuvraient sur ma tête. C’est moi qui ai mené le vieux homme et son fils à bord auprès du prince ; je lui ai dit que je leur avais entendu parler d’un paquet et de je ne sais quoi encore ; mais, à ce moment-là, il était tout occupé de celle qu’il croyait la fille d’un berger et qui avait déjà un grand mal de mer ; lui-même n’était guère mieux ; de sorte que, le mauvais temps ayant continué, le mystère n’a pas été éclairci. Mais cela m’est égal ; si j’avais été le révélateur de ce secret, c’eût été une action par trop déplacée au milieu de mes autres méfaits.

Entrent le berger et le clown, splendidement vêtus.

Voici ceux à qui j’ai fait du bien sans le vouloir ; ils