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NOTES.

À Diomède.

Ah ! tu souris, traître ! tu m’apprends mon devoir, — et tu détournes ma juste vengeance sur ta tête !…

Troïlus et Diomède se battent, et les deux armées s’engagent en même temps, les Troyens forcent les Grecs à la retraite ; Troïlus met en fuite et blesse Diomède. Les trompettes sonnent. Achille paraît avec ses Myrmidons derrière les Troyens qui sont enveloppés. Troïlus engage un combat singulier avec Diomède, le renverse et le tue. Achille tue Troïlus sur le corps de Diomède. Tous les Troyens meurent sur place. Troïlus expire le dernier.


(17) La comédie de Beaucoup de bruit pour rien fut enregistrée au Stationers’ Hall le 23 août 1600, et imprimée in-quarto dans le courant de la même année. Elle dut être représentée vers la même époque, car elle n’est pas mentionnée dans la liste des pièces de Shakespeare que publia Meres en 1598. Elle fut réimprimée dans l’édition générale de 1623, presque sans variation. Beaucoup de bruit pour rien a été remanié deux fois pour la scène anglaise, la première, en 1673, par Davenant, sous ce titre : La Loi contre les amants ; la seconde, en 1737, par un certain James Miller, sous ce titre : La Passion universelle.

(18) Les cinq esprits dont parle ici Béatrice ne sont autres que les cinq perceptions correspondant aux cinq sens, — perceptions regardées par les philosophes du moyen âge comme les cinq facultés essentielles de l’âme. Dans les Contes de Cantorbéry, le vieux poëte Chaucer confond ces perceptions avec les sensations elles-mêmes, lorsque, dans le récit du curé, il parle des appétits des cinq esprits qui sont le vue, l’ouïe, l’odorat, le goût et le toucher. Shakespeare, spiritualiste, rétablit la distinction entre l’âme et le corps, en disant lui-même dans un de ses sonnets :

But my five wits, nor my five senses can
Dissuade one foolish heart from serving thee.


Mais ni mes cinq esprits, ni mes cinq sens ne peuvent
Dissuader un cœur imbécile de te servir.

(19) Un commentateur, M. Blakeway a retrouvé dans une ancienne tradition le conte dont Benedict répète ici les refrains. Je traduis ici ce récit sinistre qui rappellera au lecteur français notre légende de Barbe-Bleue :

« Il y avait une fois une jeune dame (elle s’appelait lady Mary dans l’histoire) qui avait deux frères. Un été, tous trois allèrent à une