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NOTES.

coupée sur la balustrade. Alors, après qu’il eut dit comme d’habitude : Ce n’est pas vrai, ce n’était pas vrai, à Dieu ne plaise, que ce soit vrai ! la jeune femme se hâta de répliquer : Mais c’est vrai, c’était vrai, et voici la main que je vais vous montrer. En même temps, elle tira de dessous son tablier la main et le bracelet : sur quoi tous les convives tirèrent leurs épées et immédiatement coupèrent en morceaux M. Fox. »

(20) Allusion à un jeu barbare de l’époque, qui consistait à tirer à l’arbalète sur un chat enfermé, soit dans une cruche, soit dans un panier. Steevens cite cet extrait d’un ancien ouvrage : « Quand le prince Arthur ou le duc de Shoreditch faisaient battre le tambour, les flèches volaient plus vite qu’au jeu du chat dans un panier. »

(21) Cet Adam l’archer n’est autre qu’Adam Bell, bandit célèbre que les ballades du moyen âge ont chanté, et qui vivait dans la forêt d’Englewood, aux environs de Carlisle, avec ses deux camarades, les terribles hommes du Nord, Clym de Clough et William de Cloudesley.

(22) Le fonctionnaire si paisible que Shakespeare nous montre ici chargé de veiller à la tranquillité de Messine, n’est autre que l’antique watchman de Londres, que les gravures du temps nous présentent enveloppé dans un grand manteau descendant jusqu’aux talons, et muni d’une hallebarde, d’une lanterne et d’une cloche. Ce personnage se retrouve aujourd’hui dans toutes les communes d’Angleterre, avec quelques modifications de costume, et il est permis de croire, d’après nombre d’exemples, qu’il n’a pas oublié les leçons de saine prudence si comiquement données ici par Dogberry. — Il paraît, du reste, que ces leçons sont parfaitement d’accord avec les anciens règlements de la police anglaise. Un homme compétent dans la matière, lord Campbell, vient de publier un livre curieux où il démontre que Shakespeare, qui savait tant de choses, connaissait à fond la jurisprudence de son temps, il cite même, comme preuve à l’appui de cette démonstration, les paroles même de Dogberry : « Si les différentes recommendations de Dogberry sont strictement examinées, on reconnaîtra que leur auteur avait une connaissance fort respectable des lois de la Couronne. Le problème était de mettre les constables à l’abri de tout trouble, de tout danger, de toute respon-