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TROYLUS ET CRESSIDA, BEAUCOUP DE BRUIT POUR RIEN, ETC.

sabilité, sans aucun égard pour la sûreté publique. Il est certain que lord Coke lui-même n’aurait pas mieux défini les pouvoirs d’un officier de paix. » Shakespeare’s legal acquirements ; by John lord Camphell, 1859.

(23) La chanson de Léger amour était une ballade fort populaire à la fin du seizième siècle. Shakespeare en reparle dans la scène ii des Deux Gentilshommes de Vérone. Elle commence par ces deux vers qui en indiquent le sujet :

Leave lightie love Ladies for feare of yll name
And true love embrace ye to purchase your fame.

Renoncez au léger amour, mesdames, par crainte d’un mauvais nom
Et embrassez l’amour pour acquérir un bon renom !

(24) Le carduus benedictus, dont le nom se prête ici si bien au jeu de mots, est une plante dont les propriétés passaient pour merveilleuses. S’il faut en croire les docteurs du xvie siècle, ce chardon ne guérirait pas seulement les maux de cœur ; ce serait la panacée universelle. Écoutez plutôt : « Le carduus benedictus mérite bien par ses vertus d’être appelé le chardon béni. De quelque manière qu’on l’emploie, il fortifie toutes les parties du corps ! il aiguise l’esprit et la mémoire ! il vivifie tous les sens ! il procure l’appétit ! il a une vertu spéciale contre le poison, et il préserve de la peste ! il est excellent pour toute espèce de fièvre, quand il est employé ainsi : « Prenez-en un grain pulvérisé, mettez-le dans une bonne chopine d’ale ou de vin ; faites chauffer et buvez un quart d’heure avant que l’attaque doive venir, puis couchez-vous, couvrez-vous bien, et provoquez la transpiration que la force de l’herbe amènera vite, et continuez jusqu’à ce que le moment de l’accès soit passé. Par ce moyen, vous pouvez vous rétablir bien vite, fût-ce d’une fièvre pestilentielle. Pour ces notables effets, cette plante peut bien s’appeler benedictus ou omnimorbia, c’est-à-dire baume à tout mal ; elle n’était pas connue des médecins de l’antiquité, mais elle vient d’être révélée par la providence spéciale du Tout-Puissant. » Extrait du Havre de la santé, par Thomas Began, maître ès-arts et bachelier de médecine. Londres, 1556.

(25) S’il est furieux il sait comment retourner sa ceinture. Expression proverbiale. — Un contemporain de Shakespeare écrivait au ministre Cecil, dans une lettre qu’on a conservée, ces paroles qui semblent répétées littéralement par Claudio : « J’ai déclaré que