Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1868, tome 5.djvu/124

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
120
CYMBELINE.

IACHIMO.

Oh ! il le faut, madame. — Ainsi, je vous en conjure, si vous voulez — saluer par écrit votre mari, faites-le ce soir même. — J’ai dépassé les délais fixés, et c’est chose grave — pour la remise de notre présent.

IMOGÈNE.

Je vais écrire. — Envoyez-moi votre coffre : il sera sûrement gardé, — et rendu fidèlement. Vous êtes le bienvenu.

Ils sortent.

SCÈNE VII.
[Devant le palais des rois de Bretagne.]
Entrent Cloten et deux seigneurs.
CLOTEN.

A-t-on jamais eu pareil guignon ! Au moment où j’effleurais le but, voir la boule d’un autre écarter la mienne ! Je perds cent livres sur le coup, et alors il faut que je ne sais quel ruffian vienne me reprocher de jurer, comme si je lui empruntais mes jurons et que je ne fusse pas le maître de les dépenser à ma fantaisie.

PREMIER SEIGNEUR.

Qu’a-t-il gagné à cela ? Vous lui avez fendu la caboche avec votre boule.

DEUXIÈME SEIGNEUR, à part.

Heureusement que la victime a eu plus de cervelle que l’assommeur ! Sans quoi il ne lui en serait pas resté.

CLOTEN.

Quand un gentilhomme est disposé à jurer, il ne convient pas que les assistants lui coupent la parole, pas vrai ?