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SCÈNE X.
doute pas — que vous ne m’épargniez cette formalité quand vous l’aurez reconnue — inutile.
POSTHUMUS.

Poursuivez.

IACHIMO.

Parlons d’abord de sa chambre à coucher. — (J’avoue n’y avoir pas dormi ; mais, je le déclare, — ce que j’ai vu valait bien la peine de veiller.) Elle est tendue — d’une tapisserie soie et argent, représentant — la fière Cléopâtre qui rencontre son Romain, — et le Cydnus que fait déborder ou — la foule des barques ou l’orgueil !… Prodige — de goût et de magnificence, où la main-d’œuvre le dispute — à la matière ! J’étais émerveillé de ce fini, de cette exactitude — où respire la vie.

POSTHUMUS.

Tout cela est vrai : — mais vous avez pu l’entendre dire ici à moi — ou à quelque autre.

IACHIMO.

De nouvelles particularités — vont vous édifier sur mon savoir.

POSTHUMUS.

Il le faut, — ou votre honneur est fort compromis.

IACHIMO.

La cheminée — est au sud de la chambre ; une chaste Diane au bain — en couvre le manteau ; je n’ai jamais vu figure — si disposée à parler : le sculpteur — a été un second créateur dans cette œuvre muette ; il a surpassé la nature, — au mouvement et à l’haleine près.

POSTHUMUS.

Voilà encore une chose — que vous avez pu recueillir de quelque récit : — on en a tant parlé !

IACHIMO.

Le plafond est couvert — de chérubins d’or en ronde bosse. Les chenets… — que j’oubliais, sont deux Cupi-