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SCÈNE XX.

GUIDÉRIUS.

— Aide-moi donc à le déplacer.

Guidérius et Arviragus déposent Imogène dans le tombeau. Le jour commence à baisser.
ARVIRAGUS.

C’est bien… Commence.

GUIDÉRIUS.

Ne crains plus la chaleur du soleil,
Ni les rages du vent furieux.
Tu as fini ta tâche en ce monde,
Et tu es rentré chez toi, ayant touché tes gages.
Garçons et filles chamarrés doivent tous
Devenir poussière, comme les ramonneurs.

ARVIRAGUS.

Ne crains plus la moue des grands.
Tu as dépassé l’atteinte du tyran ;
Plus de souci pour te vêtir et manger !
Pour toi le roseau est égal au chêne.
Sceptre, talent, science, tout doit
Aboutir à ceci, et devenir poussière.

GUIDÉRIUS.

Ne crains plus le jet de l’éclair

ARVIRAGUS.

Ni le coup de tonnerre redouté.

GUIDÉRIUS.

Ne crains plus la calomnie, censure brutale.

ARVIRAGUS.

Joie et larmes sont finies pour toi.

TOUS DEUX.

Tous les jeunes amants, tous les amants doivent
Te rejoindre et devenir poussière.

GUIDÉRIUS.

Que nul exorciste ne te tourmente !