Le temps leur semble long. Leur sang est humilié — de ne pouvoir jaillir et prouver qu’ils sont nés princes !
— Oui, linge sanglant, je te conserverai ; car c’est moi qui ai voulu — que tu fusses teint ainsi… Maris, — si vous suiviez mon exemple, combien d’entre vous — assassineraient des femmes plus vertueuses qu’eux-mêmes — pour le plus léger écart !… Ô Pisanio, — un bon serviteur n’exécute pas tous les ordres : — il n’est tenu d’obéir qu’aux justes… Dieux, si vous — aviez soumis chacune de mes fautes au châtiment, je n’aurais jamais — vécu pour infliger celui-ci ; ainsi, vous auriez préservé — la noble Imogène pour le repentir, et vous m’auriez frappé, — moi, misérable, bien plus digne qu’elle de votre vengeance. Hélas ! — il en est que vous arrachez de ce monde pour de petites transgressions : et, par cette preuve d’amour, — vous les garantissez des chutes nouvelles ! Il en est d’autres à qui vous laissez le temps — d’entasser les fautes sur les fautes, le pire sur le mal, — et ainsi vous les faites trembler pour leur bonheur futur… — Vous avez repris Imogène ; que vos volontés soient faites, — et accordez-moi la grâce de me résigner… On m’a amené