Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1868, tome 5.djvu/211

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
207
SCÈNE XXVI.

DEUXIÈME CAPITAINE.

Qu’on mette la main sur lui ! Encore un de ces chiens ! — Il ne leur restera pas une patte pour retourner dire à Rome — par quels corbeaux ils ont été mangés ici… Il vante ses services, — comme s’il était quelqu’un de marque : qu’on le mène au roi.

Arrivent Cymbeline et son cortége ; puis Bélarius, Guidérius, Arviragus, Pisanio ; puis des captifs romains. Les capitaines présentent Posthumus à Cymbeline, qui le livre à un geôlier. Tous s’éloignent.

SCÈNE XXVI.
[Un cachot.]
Entrent Posthumus enchaîné et deux Geôliers.
PREMIER GEÔLIER.

— Maintenant on ne vous volera pas, vous voilà parqué. — Broutez ici à l’aise, si vous y trouvez de la pâture.

DEUXIÈME GEÔLIER.

Oui, et de l’appétit.

Les geôliers sortent.
POSTHUMUS.

— Sois la bienvenue, captivité ! car tu es, — je le crois, la voie vers la délivrance ! Après tout, je suis plus heureux — que le malade de la goutte, lequel aimerait mieux — gémir à perpétuité que d’être guéri — par la mort, cet infaillible médecin qui a la clef — de toutes ces serrures… Ô ma conscience ! c’est toi qui es aux fers — bien plus que mes jambes et mes poignets. Dieux bons, donnez-moi — l’instrument du repentir pour lui ouvrir le verrou — et la délivrer à jamais ! Suffit-il que j’aie des regrets ? — Avec des regrets les enfants apaisent leur père temporel,