Parle, je te prie.
— D’abord, elle a avoué qu’elle ne vous avait jamais aimé, — qu’éprise, non de vous, mais de la grandeur que vous lui donniez, — elle s’était mariée avec votre royauté et avait épousé votre rang, — en abhorrant votre personne.
Elle seule savait cela ; — et, si elle ne l’avait déclaré en mourant, je n’en aurais pas cru — ses lèvres mêmes. Continue.
— Votre fille, qu’elle affectait d’aimer — si profondément, était, elle l’a avoué, — un scorpion à ses yeux : si sa fuite — ne l’avait prévenue, elle lui eût — ôté la vie par le poison.
Ô le raffiné démon ! — Qui donc peut lire une femme ?… Est-ce tout ?
— Le pire est encore à dire, seigneur. Elle a avoué qu’elle vous préparait — un poison minéral qui, une fois pris, — devait, minute par minute, ronger votre vie, et, fibre à fibre, — vous consumer de langueur. Pendant ce temps, elle comptait, — à force de veilles, de larmes, de soins, de baisers, — vous dominer par ses manèges, et, — quand elle vous aurait bien préparé par sa ruse, enlever — pour son fils l’adoption de la couronne ; — mais, l’étrange disparition de celui-ci lui ayant fait manquer le but, — une rage sans pudeur l’a prise : elle a,