Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1868, tome 5.djvu/239

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
235
SCÈNE XXVII.

— Toi, Léonatus, tu es le lionceau, — ainsi que la construction logique de ton nom : — Leo natus nous l’indique.

À Cymbeline.

Le souffle d’air tendre est ta vertueuse fille : — pour air tendre, nous disons mollis aer : et de mollis aer, — nous faisons mulier, femme. Cette femme, je le devine, — c’est la plus constante de toutes, c’est la vôtre.

Il se tourne vers Posthumus.

Tout à l’heure encore, — justifiant la lettre de l’oracle, — sans le savoir et sans le vouloir, elle vous étreignait — de l’air le plus tendre.

CYMBELINE.

Tout cela est assez probable.

LE DEVIN.

— Le cèdre auguste, ô royal Cymbeline, — te personnifie ; les rameaux détachés, ce sont — tes deux fils, qui, enlevés par Bélarius, — et censés morts depuis longues années, viennent de revivre, — pour être réunis au cèdre majestueux, dont les rejetons — promettent à la Bretagne l’abondance et la paix.

CYMBELINE.

Eh bien, — commençons par la paix… Caïus Lucius, — quoique vainqueurs, nous nous soumettons à César — et à l’empire romain, et nous promettons — de payer notre tribut accoutumé. Nous ne l’avions refusé — que d’après les conseils d’une reine criminelle : — et le ciel, dans sa justice, a fait tomber sur elle et sur sa race — tout le poids de son bras.

LE DEVIN.

— Que les puissances d’en haut règlent de leurs doigts — l’accord harmonieux de cette paix ! La vision — que j’avais fait connaître à Lucius, avant le premier choc — de cette bataille à peine refroidie, vient de s’accomplir