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SCÈNE I.

BRABANTIO.

— Non. Qui êtes-vous ?

RODERIGO.

— Mon nom est Roderigo.

BRABANTIO.

Tu n’en es que plus mal venu. — Je t’ai défendu de rôder autour de ma porte ; — tu m’as entendu dire en toute franchise — que ma fille n’est pas pour toi ; et voici qu’en pleine folie, — rempli du souper et des boissons qui te dérangent, — tu viens, par une méchante bravade, — alarmer mon repos.

RODERIGO.

— Monsieur ! Monsieur ! Monsieur ! Monsieur !

BRABANTIO.

Mais tu peux être sûr — que ma colère et mon pouvoir sont assez forts — pour te faire repentir de ceci.

RODERIGO.

Patience, mon bon monsieur.

BRABANTIO.

— Que me parlais-tu de vol ? Nous sommes ici à Venise : — ma maison n’est point une grange abandonnée.

RODERIGO.

Très grave Brabantio, — je viens à vous, dans toute la simplicité d’une âme pure. —

IAGO.

Pardieu, monsieur vous êtes de ces gens qui refuseraient de servir Dieu, si le diable le leur disait. Parce que nous venons vous rendre un service, vous nous prenez pour des chenapans et vous laissez couvrir votre fille par un cheval de Barbarie ! Vous voulez avoir des étalons pour cousins et des genets pour alliés !

BRABANTIO.

Quel misérable païen es-tu donc, toi ?