— Oui, madame.
— Je suis loin d’être gaie mais je trompe — ce que je suis, en affectant d’être le contraire. — Voyons ! Que dirais-tu à mon éloge ?
— Je cherche ; mais, en vérité, mon idée — tient à ma caboche, comme la glu à la frisure ; — elle arrache la cervelle et le reste. Enfin, ma muse est en travail, — et voici ce dont elle accouche :
Si une femme a le teint et l’esprit clairs,
Elle montre son esprit en faisant montre de son teint.
Bien loué ! Et si elle est noire et spirituelle ?
Si elle est noire et qu’elle ait de l’esprit,
Elle trouvera certain blanc qui ira bien à sa noirceur.
De pire en pire !
Et si la belle est bête ?
Celle qui est belle n’est jamais bête :
Car elle a toujours assez d’esprit pour avoir un héritier.
Ce sont de vieux paradoxes absurdes pour faire rire les sots dans un cabaret. Quel misérable éloge as-tu pour celle qui est laide et bête ?
Il n’est de laide si bête
Qui ne fasse d’aussi vilaines farces qu’une belle d’esprit.