Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1868, tome 5.djvu/291

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
287
SCÈNE VI.

Cassio rentre, suivi de Montano et de quelques gentilshommes.
CASSIO.

Par le ciel ! ils m’ont déjà fait boire un coup.

MONTANO.

Un bien petit, sur ma parole : pas plus d’une pinte, foi de soldat !

IAGO.

Holà ! Du vin !

Il chante.

Et faites-moi trinquer la canette,
Et faites-moi trinquer la canette.
Un soldat est un homme, et la vie n’est qu’un moment.
Faites donc boire le soldat.

Du vin, pages !

On apporte du vin.
CASSIO.

Par le ciel ! voilà une excellente chanson.

IAGO.

Je l’ai apprise en Angleterre, où vraiment les gens ne sont pas impotents devant les pots. Votre Danois, votre Allemand et votre Hollandais ventru… À boire, holà !… ne sont rien à côté de votre Anglais.

CASSIO.

Votre Anglais est-il donc si expert à boire ?

IAGO.

Oh ! il vous boit, avec facilité, votre Danois ivre-mort ; il peut sans suer renverser votre Allemand, et il a déjà fait vomir votre Hollandais, qu’il a encore un autre pot à remplir !

Tous remplissent leurs verres.
CASSIO.

À la santé de notre général !