Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1868, tome 5.djvu/294

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
290
OTHELLO.

Entre Roderigo.
IAGO, à part.

Ah ! C’est vous, Roderigo ! — Je vous en prie, courez après le lieutenant, allez !

Roderigo sort.
MONTANO.

— C’est grand dommage que le noble More — hasarde un poste comme celui de son lieutenant — sur un homme ayant une infirmité si enracinée. — Ce serait une honnête action de le dire — au More.

IAGO.

Moi, je ne le ferais pas pour toute cette belle île. — J’aime fort Cassio, et je ferais beaucoup — pour le guérir de son mal… Mais écoutez ! Quel est ce bruit ?

CRIS AU DEHORS.

Au secours ! au secours !

Rentre Roderigo, poursuivi par Cassio.
CASSIO.

— Coquin ! chenapan !

MONTANO.

Qu’y a-t-il, lieutenant ?

CASSIO.

— Le drôle ! vouloir m’apprendre mon devoir ! — Je vais battre ce drôle jusqu’à ce qu’il entre dans une bouteille d’osier.

RODERIGO.

— Me battre !

CASSIO.

Tu bavardes, coquin ?

Il frappe Roderigo.