— J’en suis charmé ; car je suis autorisé maintenant — à vous montrer mon affection et mon dévouement pour vous — avec moins de réserve. Donc, puisque j’y suis tenu, — recevez de moi cette confidence… Je ne parle pas encore de preuve… — Veillez sur votre femme, observez-la bien avec Cassio, — portez vos regards sans jalousie comme sans sécurité ; — je ne voudrais pas que votre franche et noble nature — fût victime de sa générosité même… Veillez-y ! — Je connais bien les mœurs de notre contrée. — À Venise, les femmes laissent voir au ciel les fredaines — qu’elles n’osent pas montrer à leurs maris ; et, pour elles, le cas de conscience, — ce n’est pas de s’abstenir de la chose, c’est de la tenir cachée.
— Est-ce là ton avis ?
— Elle a trompé son père en vous épousant ; — et c’est quand elle semblait trembler et craindre vos regards — qu’elle les aimait le plus.