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SCÈNE XIII.

SCÈNE XIII. (48)
[Près du chateau. Le soir vient.]
Iago et Roderigo se rencontrent.
IAGO.

Comment va, Roderigo ?

RODERIGO.

Je ne trouve pas que tu agisses loyalement envers moi.

IAGO.

Qu’ai-je fait de déloyal ?

RODERIGO.

Chaque jour tu m’éconduis avec un nouveau prétexte, Iago ; et, je m’en aperçois maintenant, tu éloignes de moi toutes les chances, loin de me fournir la moindre occasion d’espoir ; en vérité, je ne le supporterai pas plus longtemps ; et même je ne suis plus disposé à tolérer paisiblement ce que j’ai eu la bêtise de souffrir jusqu’ici.

IAGO.

Voulez-vous m’écouter, Roderigo ?

RODERIGO.

Ma foi, je vous ai trop écouté ; car vos paroles et vos actions n’ont entre elles aucune parenté.

IAGO.

Vous m’accusez bien injustement.

RODERIGO.

De rien qui ne soit vrai. J’ai épuisé toutes mes ressources. Les bijoux que vous avez eus de moi pour les offrir à Desdémona auraient à demi corrompu une vestale. Vous m’avez dit qu’elle les avait reçus, et vous